Réduction des dotations de l'Etat : l'AMRF réagit
Lors de son assemblée générale de Lyon du 24 mars dernier, l'Association des maires ruraux de France a adopté une motion dénonçant la baisse des dotations de l'Etat.
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La co-entreprise de la Banque Postale et de la Caisse des Dépôts,
dernière pierre du dispositif public de financement des collectivités et des
hôpitaux, est officiellement lancée, ont annoncé ce mercredi 27 mars les deux
entités dans un communiqué commun.
Le même jour, la Haute Assemblée a validé les mesures du projet de loi
concernant l'emprunt des collectivités, qui ont été introduites à l'Assemblée
nationale par un amendement cosigné par le rapporteur général du budget et le
rapporteur du texte pour la commission des lois. Pour l'essentiel, elles prévoient que les collectivités et leurs
groupements devront souscrire des emprunts libellés en euros, ce type de
crédits ne présentant pas de risques financiers. Elles pourront cependant
encore emprunter en devises étrangères. Mais, dans ce cas, elles devront
conclure un contrat d'échange de devises d'un même montant et d'une même durée
que le prêt. Les sénateurs ont jugé ces garde-fous suffisants pour empêcher les
collectivités de retomber dans le piège des emprunts toxiques.
Ils ont seulement amélioré l'écriture du texte, de manière à éviter
certains contournements. De plus, ils ont étendu l'application du dispositif
aux services départementaux d'incendie et de secours et aux organismes du
logement social, deux types d'entités qui, par le passé, ont eu recours aux
emprunts toxiques. Les sénateurs ont aussi prévu que le gouvernement remette
chaque année au Parlement un rapport recensant le volume des emprunts les plus
risqués souscrits par les collectivités territoriales. Un tel rapport a déjà
été produit fin juillet 2012. Il évaluait à 14 milliards d'euros l'encours des
emprunts dangereux possédé par les collectivités et leurs groupements.
Directement lié à la
santé des DMTO, le dispositif de péréquation mis en place en 2011, qui
redistribue une partie de ces recettes entre les territoires bien lotis et ceux
qui le sont moins, sera donc moins bien pourvu cette année. Ces mécanismes
complexes permettent de rassembler 279,2 millions d’euros au profit de la
péréquation. Un montant particulièrement bas, en comparaison de celui de 2011
(440 millions d'euros).
Le jour même, Martin Malvy, le président de l’Association des petites villes de France (APVF), a réagi à cette « nouvelle baisse programmée des dotations de l’Etat aux collectivités », déclarant dans un communiqué : « Si pour contribuer au nécessaire redressement des finances publiques, le gouvernement devait aller jusqu’à réduire de 3 milliards d’euros les dotations aux collectivités locales à partir de 2014 et sur 2 ans, cela aurait nécessairement des conséquences qu’il lui appartient de mesurer au préalable ».
Les collectivités peuvent d’ailleurs se regrouper pour monter des opérations importantes. Ainsi le 19 octobre dernier, 43 collectivités et un syndicat mixte se sont alliés pour réaliser un emprunt obligataire de 610 millions d’euros, au taux de 4,3% sur dix ans. Ont participé à cet emprunt groupé, des régions, des départements, des intercommunalités et des communes, ainsi que le syndicat mixte des transports de Toulouse.
Après
l’annonce du président de la République, mardi lors de l’ouverture du Congrès
des maires de France, le ministre de l’Economie et des Finances, Pierre
Moscovici, a confirmé la détermination du gouvernement à aider à la création de
l’Agence de financement des investissements locaux (AFFIL), lors du traditionnel
débat sur les finances locales au congrès de l’AMF. « Il faut aller vite. Nous
sommes disponibles pour créer des véhicules juridiques permettant la création
de cette agence », a déclaré le ministre, précisant que s’agissant « d’un outil
des collectivités locales, l’Etat aiderait avec le droit, pas avec sa garantie
».